Décrivez vos antécédents et votre expérience dans l’industrie, et expliquez comment ils vous aideront à contribuer au conseil d’administration de la SOCAN?
En tant que cofondateur du duo Alfa Rococo, j’ai assuré la création et la production des 4 albums et des centaines de spectacles du groupe. Alfa Rococo a reçu deux prix Félix en 2008 et obtenu plus de 12 autres nominations depuis lors. Le groupe est également récipiendaire de plusieurs prix SOCAN en lien avec les multiples extraits qui ont atteint le no. 1 des palmarès. En plus de 20 ans de carrière, j’ai participé à de nombreux projets musicaux et également joué dans de nombreux festivals au Québec et à l’étranger. Parallèlement à mes activités artistiques, je m’intéresse depuis longtemps aux mécanismes de rémunération des créateurs dans la nouvelle économie numérique de la musique. C’est ce qui m’amena à fonder le RAM (Regroupement des artisans de la Musique) à l’automne 2016, pour permettre aux artisans du secteur musical de s’exprimer d’une voix unie afin de définir un modèle économique plus équitable pour les artistes. En plus d’avoir effectué un mandat d’administrateur sur le dernier conseil d’administration de la SOCAN, je siège également au conseil d’administration de la SPACQ, au conseil d’administration de l’Union des artistes (UDA), ainsi qu’à celui d’ARTISTI. Fort de ces expériences, je considère avoir acquis beaucoup de connaissances qui me permettent d’être un administrateur pertinent, au fait de ce qui se passe dans notre industrie et sur le terrain et qui continue d’amener son regard éclairé sur les mécanismes de gestion et de distribution de redevances de la SOCAN.
À votre avis, quelles seront les questions les plus importantes pour les membres de la SOCAN au cours des trois prochaines années ?
La SOCAN amorce une importante transition technologique. En effet, tout le système de distribution sera modernisé et le portail Web sera revu et amélioré. Nous devons nous assurer que cette nouvelle technologie permette aux membres de recevoir leurs redevances de façon plus exacte, plus rapide et plus fréquente et que nous puissions avoir plus de données sur la diffusion de nos œuvres. Aussi, en tant qu’administrateur québécois francophone, je me ferai un devoir de préserver et d’améliorer la place de la langue et de la culture francophone au sein du CA et à la SOCAN en général. Sur le plan plus politique, je désirerais participer à l’élaboration de solutions quant au faible taux d’écoute de notre musique locale sur les plateformes. Cet aspect de l’écosystème numérique de la musique est primordial afin que les créateurs puissent recommencer à être dûment rémunérés pour la diffusion de leurs œuvres. Nous amorcerons aussi une période de consultations auprès du CRTC pour encadrer les plateformes de musique en ligne. L’issue de ces consultations est majeure et nous devons absolument faire en sorte que les géants du Web rémunèrent mieux les créateurs, qui sont le premier maillon de la chaîne de leur modèle d’affaires.